Répartis dans plusieurs pays. Depuis 2018, 87 étudiants malagasy ont reçu des bourses d’excellence octroyés par l’ONG mauricienne « Human Welfare League » (HWL) à travers l’Institut culturel et social « Al- Ghazali ». Ces boursiers, bacheliers au départ, suivent actuellement leurs études en Zambie, Tanzanie, Turquie, Maroc, Canada, Belgique, etc. « Ces étudiants malagasy boursiers se démarquent, si l’on tient compte des retours positifs venant de leurs pays d’accueil. Ils obtiennent des meilleures notes et reçoivent des bons points grâce à leurs comportements et s’investissent dans les études. La plupart d’entre eux se classe dans le top 10 de leur promotion. A l’heure d’aujourd’hui, l’investissement que nous faisons dans l’éducation n’est pas vain… », avance Mdahoma Abdou Razakou,directeur exécutif de l’Institut « Al- Ghazali ».
Ces bourses d’excellence sont octroyées aux élèves méritants, ayant obtenu une moyenne dépassant 15/20, mais qui n’ont pas les moyens de poursuivre leurs études. La majorité des boursiers proviennent des familles en situation de précarité, selon les informations recueillies. D’ailleurs, des enquêtes se font au préalable au sein de leurs foyers. Le retour à Madagascar constitue l’une des conditions imposées aux boursiers, pour éviter la fuite de cerveau. Les premiers retours sont prévus en 2026, après 5 à 6 années d’études pour l’obtention du Master II. « …après, c’est à l’Etat malagasy de bien recevoir ces jeunes et les utiliser à bon escient », ajoute notre interlocuteur. Les boursiers ont effectué, notons-le, une année d’adaptation et de bain de langue avant de commencer leurs études supérieures. Ils bénéficient d’une prise en charge complète, quoi que leurs familles aient payé les frais pour la production de leurs passeports.
Pour 2023-2024, l’appel à candidatures pour l’obtention des bourses d’excellence est ouvert à partir du 10 février jusqu’au 10 mars prochains sur le site web dudit institut. Outre les bacheliers, les titulaires d’un diplôme de Licence, les doctorants ainsi que les jeunes formateurs vont également en bénéficier cette fois-ci. Les 10 meilleurs bacheliers seront choisis, contre 3 étudiants pour le Master, lesquels vont toucher une fourchette de 2,5 à 4 millions d’ariary par an de bourses locales. Celles-ci s’élèveront de 4 à 8 millions d’ariary pour les doctorants. En plus de la demande, la pertinence de leur proposition de thèse, laquelle devrait être utile et réalisable pour l’émancipation de Madagascar, sera considérée. Notons que chaque candidat devrait présenter une proposition de mémoire de 8000 mots, dans laquelle il allie approche holistique, intégration de connaissance, recherches, rédaction, entre autres.
Patricia Ramavonirina